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Légende: Durant la première séance de la Conférence ministérielle, les intervenants ont débattu de la capacité des postes à stimuler l’inclusion financière et sociale (Photo: Ugur Cobanoglu)
Sous le thème «Mise en œuvre du développement durable – Connecter les citoyens, les entreprises et les territoires», les ministres ont réaffirmé durant les débats le rôle des postes comme moteur du développement mondial.
La conférence intervient à un moment où le secteur postal vit une transformation profonde du fait du développement des nouvelles technologies de l’information et de la communication et de l'essor du commerce électronique.
«Ce nouvel environnement représente une chance pour les postes de devenir plus pertinentes encore dans l'avenir, en tant qu’intermédiaires de confiance et que vecteurs pour connecter les gouvernements, les citoyens, les entreprises et les territoires», a déclaré Bishar A. Hussein, Directeur général de l’UPU, dans son discours d’ouverture.
Bruno Nabagné Koné, le Ministre ivoirien de la poste et des technologies de l’information et de la communication, a relevé que les postes sont un acteur incontestable de la lutte contre la pauvreté, la facilitation du commerce électronique, l’aide au monde rural, et constituent un lien entre l’Etat et les citoyens.
Pour sa part, Ahmet Arslan, le Ministre turc des transports, des affaires maritimes et de la communication, a ajouté: «Je crois que nos discussions et nos délibérations aboutiront à des décisions d’une importance capitale. Elles nous aideront à consolider un réseau postal mondial qui permettra aux entreprises et aux citoyens de déterminer les avantages qu’ils pourront retirer des services offerts dans le futur.»
Plus de 50 ministres chargés du secteur postal se sont réunis dans le cadre de la Conférence, organisée à l’occasion du 26e Congrès postal universel à Istanbul (Turquie).
L’un des sujets phares des débats a été l’utilisation du vaste réseau postal pour stimuler l’inclusion sociale et financière.
Le programme Huduma Kenya en est un exemple: des centres – Huduma Centres – permettent aux citoyens habitant dans des zones retirées d’accéder aux services administratifs essentiels grâce au réseau postal étendu du pays. Joseph Mucheru, le Secrétaire du Cabinet du Ministère kenyan des technologies de l’information et de la communication, a précisé que son pays était également en train de mettre en place un service de boîte aux lettres mobile.
«Nous faisons entrer les services dans l’ère mobile et numérique pour veiller à ce que tous les citoyens disposent d’un accès à ces services», a affirmé M. Mucheru.
En termes d’inclusion financière, les postes retirent déjà des avantages significatifs.
A ce propos, Mario Garcés, le Vice-Ministre espagnol des travaux publics et des transports, a souligné la réussite du réseau de transfert de fonds Correogiros, qui connecte les pays latino-américains et l’Espagne. Il a fait remarquer que le faible coût de l’envoi de fonds par ce réseau, associé à la confiance placée par les clients dans la poste, faisait de Correogiros une bonne alternative aux solutions privées plus onéreuses.
«Nous nous affranchissons des frontières et nous levons les barrières culturelles et financières», a ajouté M. Garcés.
Les ministres ont vanté le rôle des postes dans la facilitation du commerce mondial, notamment pour les petites et moyennes entreprises (PME), qui éprouvent souvent des difficultés pour exporter leurs produits.
Exporta Fácil – qui a inspiré le programme de facilitation du commerce de l’UPU Easy Export – était l’un des exemples relevés par l’Equateur.
«Grâce à Exporta Fácil, une petite entreprise peut exporter ses produits en cinq jours, et les PME ont vu leur développement s’accroître», a déclaré Adrian Ibarra, le Vice-Ministre équatorien des technologies de l’information et de la communication.
Certains ministres ont fait savoir qu’il restait du pain sur la planche pour améliorer le réseau postal et connecter un plus grand nombre encore d'entreprises avec leurs clients. Ils ont notamment indiqué qu’il était nécessaire de faciliter les opérations sur la chaîne logistique et de réduire la paperasserie.
Afamasaga Lepuiai Rico Tupai, le Ministre samoan des technologies de l’information et de la communication, a également rappelé aux participants les difficultés auxquelles peuvent faire face les plus petits pays pour participer à la chaîne logistique.
«Nous ne pouvons réaliser que de faibles économies d’échelle, mais nous faisons partie d’une chaîne mondiale qui doit être connectée. Nous, les plus petits éléments de cette chaîne, avons besoin de soutien et d’encouragements», a affirmé M. Tupai.
Les intervenants ont mis en avant le rôle important que peut jouer le réseau postal physique dans la connexion des clients avec le monde numérique et dans la facilitation de la transition vers un nouveau segment de marché, plus jeune.
Houlin Zhao, Secrétaire général de l’Union international des télécommunications, était d’avis que les postes devaient commencer à considérer les technologies de l'information et de la communication comme une opportunité et non comme une menace.
«La concurrence est quelque chose que personne ne peut stopper. Vous devez vous servir de l’innovation et de la concurrence et faire en sorte que ça marche», a précisé M. Zhao.
Les postes recueillent des données dans des domaines clés tels que les communications, la logistique, le transport et les finances; d’après Philipp Metzger, Secrétaire d’Etat suisse et Directeur de l'Office fédéral de la communication, ces données pourraient également être employées pour mieux servir les clients.
M. Metzger a affirmé que les gouvernements pouvaient faciliter ce processus en établissant des cadres juridiques pour la collecte de données.
Des ministres ont également déclaré que les clients devraient être envisagés comme des partenaires dans la transformation du secteur postal et dans le développement de services postaux innovants.
«Pour faire passer ce message, nous devons communiquer le potentiel de ces nouveaux services, et il est impossible de le faire sans établir un dialogue avec nos clients», a ajouté M. Metzger.
Congrès 2016, Développement durable